intervention sur le délibération relative à la société du grand Paris
Conseil régional IdF séance plénière du 15 avril 2010.
EN fichier joint le projet de délibération ainsi que l'intervention
intervention de François Labroille sur le Grand Paris Groupe Front de Gauche (parti communiste, gauche unitaire et alternative citoyenne et les alternatifs) du Conseil régional d’Île-de-France
Monsieur le Président, Chères et chers collègues,
Je ne vais vous cacher que nous nous réjouissons du fait que le premier débat de cette mandature porte sur les questions du grand Paris.
Nous nous reconnaissons en effet dans une résolution qui n’esquive pas l’affrontement avec la gouvernement et la droite sur sa conception du devenir de la métropole francilienne. Ce n’est pas parce que nous aurions un goût prononcé pour le conflit mais parce que nous sommes convaincus que ce dossier est l’un des plus importants qui soit pour des millions de franciliens, qu’il appelle des choix audacieux pour renouveler les conceptions de l’aménagement urbain et maîtriser la mutation extrêmement complexe de la ville-monde.
Le problème avec ce gouvernement et son projet de loi de société du grand Paris n’est pas en soi que l’Etat se préoccupe de la Région capitale – nous l’avons dit et répéter depuis l’intervention de N.Sarkozy à Roissy en juin 2007 - mais ce sont de façon indissociable les modalités et les finalités de son intervention qui font problème, la méthode et le fond. Nous disions déjà à l’automne que la brutalité du procédé ne se comprenait que par le contenu du projet. C’est plus que jamais de cela dont il s’agit, quand le gouvernement passe outre le vote populaire qui a rejeté sa vision inégalitaire de la métropolisation.
Quand on prend la mesure des crises et des défis auxquels nous avons à répondre, de l’urgence sociale à la crise écologique, nous savons que tout projet d’envergure doit répondre à des exigences de solidarité, d’efficacité et de démocratie. Aucune des trois n’est satisfaite dans l’opération gouvernementale. Le déni de démocratie envers la population et les collectivités porte un projet centré sur la desserte de quelques pôles supposés d’excellence, en exacerbant la mise en concurrence des territoires et en réduisant l’aménagement à une infrastructure de transport et au culte dépassé de quelques clusters. Nos critiques de l’automne demeurent pleines et entières. L’évolution du projet de loi n’ a fait que les aggraver pour l’essentiel. Alors, oui, notre groupe du Front de Gauche s’inscrit pleinement dans la dénonciation de la société du Grand Paris parce qu’elle porte une conception dépassée et ségrégative de l’aménagement et une vision autoritaire et donc inefficace de son pilotage. Il soutient avec la même force l’exigence de validation du Schéma directeur. Nous nous félicitons de la démarche et de la combativité des composantes de la majorité sur ce dossier.
Simultanément nous pensons que deux questions méritent d’être plus débattues.
La première est la dimension à donner à la mobilisation pour stopper ce déni de démocratie. La mobilisation institutionnelle qui est en train de s’opérer es salutaire, elle est essentielle, elle est un signal de la plus haute importance mais elle ne pourra trouver son sens véritable qu’en suscitant parallèlement une mobilisation citoyenne plus large. Nous connaissons les réseaux d’associations, dans le champ des transports, du logement, de l’environnement …, les réseaux syndicaux. C’est à ce vivier de la vie démocratique qui il faut faire appel… Nous sommes disponibles pour favoriser le maximum d’initiatives à l’occasion de délibérations dans les villes et départements
La seconde question tout aussi cruciale à nos yeux est celle de l’alternative en sachant l’ampleur des besoins en matière de mobilité, d’accès au logement, d’environnement, de qualité de vie, de réorientation du développement économique Nous ne sommes pas de celles et ceux qui ont boudé l’intense effort d’élaboration du SDRIF. Loin de nous l’idée d’en déprécier le contenu, les anticipations, et les implications. Mais aujourd’hui, l’ampleur des questions posées, l’accélération des mutations urbaines et la pression des crises … appellent des innovations et des coopérations plus poussées. Les résultats de la consultation internationale et des 10 équipes …tour à tour flattées avec lyrisme…par le président et reléguées, voire oubliées quand elles dérangent ont montré une effervescence, un fourmillement d’idées et de projets… L’avancement du syndicat mixte de Paris Métropole a aussi mis en évidence les attentes et les apports possibles des collectivités… le dispositif des nouveaux quartiers urbains mis en place par la Région a aussi témoigné à sa façon de la créativité des projets de municipalités et de plus en plus d’intercommunalités.
Ce sont là autant de points d’appui pour cultiver les projets, les confronter, les mettre en cohérence… Nous pensons que la Région doit être dynamique et même motrice dans cette confrontation…. Pour favoriser l’éclosion et la discussion de projets… Elle a l’acquis et l’autorité du travail opéré pendant plus de 4 ans autour du SDRIF… C’est la meilleure façon de sortir du tête à tête avec le société du grand Paris dans lequel le gouvernement voudrait enfermer les collectivités locales. Alors, oui, nous sommes pleinement mobilisés pour tenir ce bras de fer avec le gouvernement…pour lui donner la dimension citoyenne qu’il doit atteindre, pour porter une vision plus novatrice du développement de la métropole et de la région… nous sommes donc pleinement disponibles pour faire de ce chantier le grand chantier de cette mandature…
Je vous remercie.
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