Article du Parisien

Grand Paris : les usagers veulent une synthèse entre les deux supermétros



JULIEN DUFFÉ | 14.10.2010, 07h00

Quel supermétro pour désenclaver la banlieue parisienne à l’horizon 2020 : l’Arc Express, défendu par la région, ou le réseau du Grand Paris imaginé par le gouvernement? Les deux, ont semblé répondre les 350 participants à la réunion de concertation (la deuxième abordant les deux projets à la fois) qui s’est tenue hier soir au Stade de France à Saint-Denis. Pourquoi préférer Arc Express, ses 60 km de rocade desservant 50 stations aménagées dans la zone dense autour de Paris au Grand Huit, avec sa double boucle de 155 km et ses 40 stations reliant les aéroports de Roissy et Orly à de grands pôles économiques de la future métropole? C’est la question qu’ont posée plusieurs personnes.

« Ça part déjà mal de mettre en concurrence la région et l’Etat sur un sujet aussi important où tout le monde devrait s’entendre », déplore Séverine, une Parisienne de 34 ans, à son arrivée à la réunion où se pressent surtout élus, associatifs et chefs d’entreprise. L’impression se confirme lors du débat. « Saint-Denis et l’agglomération Plaine Commune soutiennent ces deux projets, qui sont nécessaires et complémentaires », explique le maire PC de Saint-Denis, une ville où les deux métros empruntent le même sillon. « Nous devons tout mettre en œuvre pour aboutir à une synthèse », exhorte le centriste André Santini, président de la société du Grand Paris. « Comment faire pour réunir les deux projets dans un délai qui soit raisonnable pour les Franciliens? » interroge Maurice, représentant une association d’usagers de Montreuil.

Le président PS du conseil régional, Jean-Paul Huchon, tempère néanmoins les enthousiasmes et plaide pour la complémentarité. « La convergence des deux projets est extrêmement complexe. Ils ne poursuivent pas les mêmes objectifs et, à 35 milliards d’euros cumulés, on ne pourra pas réaliser les deux ensemble ». Mais, pour l’architecte Michel Cantal-Dupart, si la réunification est possible au nord et au sud, deux métros restent indispensables à l’est de la Seine-Saint-Denis : celui du Grand Paris pour désenclaver Clichy, Sevran et Aulnay et l’Arc Express pour desservir la zone dense entre Le Bourget et Noisy-le-Grand.

Le débat n’est pas terminé, puisque 70 réunions sont organisées en Ile-de-France jusqu’au 31 janvier 2011