Il est un élément essentiel à nos yeux, qui l’emporte sur toute autre considération quand on parle du grand Paris ou de l'avenir de l'Ile de France: les débats publics sur AE et le grand huit, la contribution commune Etat/Région qui en est issue, quelles qu’en soient les incertitudes et les limites, ont non seulement accéléré les prises de décision tant attendues pour les projets de transports et mais ont replacé la Région au cœur du jeu. Nous pourrions discuter à l’infini de l’opportunité et du contenu du protocole Etat/Région du 26 janvier mais l'essentiel est ailleurs. Qu’on le veuille ou non, le scénario d’une marginalisation du rôle de la Région et donc des conceptions d’aménagement qu’elle porte avec le SDRIF de 2008 était encore le plus probable à l’automne 2010. Nous n’en sommes plus du tout là. Pour le groupe du FdG qui n’a jamais sous-estimé la confrontation des visions du devenir de l’Ile de France de l’Ile de France, le plus important est de savoir si l’on dispose ou non aujourd’hui de plus de points d’appui pour progresser dans la desserte des territoires, dans la maîtrise les transformations urbaines, dans la lutte contre les ségrégations sociales et territoriales, pour s'attaquer aux urgences du logement, pour relever le défi des grands risques naturels et technologiques comme le drame de Fukushima nous en rappelle à chaque instant l’impérieuse nécessité. Savoir si l’on dispose ou non de plus d’appuis pour remettre en chantier le SDRIF, l’enrichir dans sa cohérence, capter l’effervescence de projets qui viennent de collectivités comme des apports des architectes et urbanistes. Ce positionnement est parfaitement lucide sur les profondes divergences entre l’approche gouvernementale subordonnée à une vision dépassée du développement économique et celle que nous développons autour des solidarités sociales et exigences écologiques comme nouveaux moteurs du développement.

Quand il s’agit de parler de l’adhésion de la Région à l’AIGP et l’IMD, ces considérations ne sont pas hors sujet. Elles en sont le cœur. Certes il y a encore bien des incertitudes sur ce que sera le cahier des charges de l’AIGP, sa complémentarité avec l’APUR et bien évidemment l’IAU dont nous savons le rôle extrêmement précieux pour notre réflexion prospective et nos capacités opérationnelles… Mais il s’agit d’un cadre où l’on va retrouver l’Etat, la Region, Paris Métropole, des collectivités comme la Ville de Paris et les équipes de la consultation internationale dont l’activité est ainsi pérennisée. Cela signifie que l’AIGP pour sa part et l’IMD pour la sienne dans une optique plus de recherche fondamentale vont constituer de lieux d’échanges et d’élaboration, mais aussi de confrontation Tant mieux ! Alors oui la Région devra avoir pour ambition d’imprimer sa marque dans les thématiques à travailler, dans l’élaboration intellectuelle à assurer et l’’animation du débat public à impulser à grande échelle. Cela touchera évidemment les questionnements qui seront ceux de la révision du SDRIF et ira bien au-delà. Alors, oui, investissons de tels lieux avec une contribution exigeante.