Séance des 23 et 24 juin 2011 Mon intervention sur la communication sur le protocole État/Région sur les transports publics en Île-de-France
Mon intervention en vidéo
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Voir en fichier joint la communication du Président CR 67-11 JUIN 2011
voir aussi l'intervention de Gabriel MAssou en question orale sur le grand Paris http://www.frontdegauche-pcfguac-id...
François Labroille
Chacune de nos séances traite d’une façon ou d’une autre du Grand Paris. Rien n’est plus logique quand on sait l’importance des projets que nous stabilisons aujourd’hui pour le quotidien des Franciliennes et des Franciliens, comme pour l’évolution de l’aménagement de la Région dans les décennies à venir.
Cela fait donc bien 5 ou 6 débats en moins de 15 mois, tous pris avec beaucoup de sérieux, et même de passion parfois, par les composantes de l’Assemblée. Les sujets s’y prêtent. À travers les projets de transports, ils touchent peu ou prou toutes les politiques.
Nous construisons en fait des éléments de réponses aux défis des crises écologiques et sociales, dans le contexte d’une grande métropole mondiale. Alors oui, nous avons, chacune et chacun, besoin de recul pour voir ce qui a bougé depuis 15 mois. Pour le groupe Front de gauche, cet exercice de remise en perspective doit e faire à partir de deux questions essentielles : celle de la pertinence du projet auquel nous aboutissons ; celles des enjeux nouveaux qui en résultent. Le compromis qu’est l’acte motivé nous éloigne-t-il ou nous rapproche-t-il de la conception de l’aménagement développée dans le SDRIF ? C’est à nos yeux le critère essentiel.
Nous sommes de celles et de ceux qui ne chipotent pour constater que le projet a bien changé de nature. Quelles que soient les observations ou les interrogations que peuvent appeler tel ou tel choix de tracé ou de localisation de gare, l’architecture d’ensemble du projet n’est plus celle du Grand Huit desservant les 8 clusters qui fascinaient l’imaginaire de Christian Blanc, au mépris de la diversité et de la desserte des territoires.
La double boucle à l’est, la multiplication des gares, la desserte de Saclay en mode léger : tout cela dessine désormais un réseau de transport en grande cohérence avec le SDRIF.
Cette appréciation n’aurait aucune valeur si elle ne cherchait qu’une conformité formelle. Elle vaut ce que valent les grands principes qui ont présidé à l’élaboration du SDRIF : anticiper la crise climatique, répondre à la crise sociale et prendre en compte le défi économique.
Nous ne disons pas que tout a été écrit, mais la vision de l’intensification urbaine dans la qualité que porte le SDRIF nécessite de donner la priorité à un réseau de transport fortement maillé, avec une infrastructure lourde en rocade comme élément structurant.
C’est cette ambition que nous sommes bel et bien en passe de concrétiser. On peut toujours contester la pertinence du projet, le dire trop cher, le qualifier de pharaonique mais il faut dire alors comment l’on répond, face à la crise climatique et énergétique, à l’exigence du droit à la mobilité dans une métropole de 11 millions d’habitants…
C’est au regard de cette exigence d’un développement soutenable que nous considérons que ce projet constitue un pas décisif. Sans opposer amélioration de l’existant et projet d’avenir, sans esquiver les questions, sans sous-estimer les points de vigilance collectivement identifiés en commission ad hoc, sur les financements, la maîtrise d’ouvrage ou le phasage.
Je veux également évoquer les enjeux de cette nouvelle étape. Nouvelle étape ne signifie pas fin de l’affrontement ; car un réseau de transport ne définit pas en lui-même une conception de l’aménagement. Personne ici n’a cette naïveté. C’est pourquoi il nous faut définir ce que nous considérons être les objectifs prioritaires de l’aménagement qui va désormais devoir être défini et mis en œuvre. Nous voyons déjà l’appétit du marché pour les plus values immobilières qui s’annoncent : le Nouvel Obs de la semaine dernière consacre ainsi son marronnier bi-annuel aux opportunités d’achat encore bon marché sur le tracé du Grand Paris Express !
Nous voyons aussi les risques de contrats de développement territorial négociés entre la SGP et les collectivités sans vision d’ensemble, contournant voire déconstruisant les cohérences du SDRIF. Nous voulons à l’inverse un dialogue constructif avec les territoires pour intégrer la nouvelle donne du Grand Paris Express et enrichir le SDRIF de 2008.
C’est cette démarche en dynamique, mobile dans la façon de confronter les visions du mode de développement et d‘aménagement de la Région, qui nous intéresse.
En dépit des contraintes de délais, nous disposons d’atouts incontestables, avec l’appétence grandissante des acteurs et des citoyen-n-es pour les questions urbaines, comme l’ont montré les débats publics. La mise en place de l’AIGP, la montée en puissance de Paris Métropole, le nouveau souffle que nous voulons donner à l’IAU sont autant de points d’appui pour donner à Région un réel leadership dans la conception et la conduite des politiques urbaines.
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