Île-de-France : installation d'un Observatoire de la mixité et de la réussite scolaire



« Chargé d'enrichir les données sur les inégalités au niveau du lycée pour disposer d'un état des lieux complet ; d'étudier la pertinence de certaines politiques publiques et leurs effets sur la diminution des inégalités (dotation de solidarité, internat, polyvalence ou spécialisation des lycées) ; de suivre et / ou engager des politiques expérimentales », un Observatoire de la mixité et de la réussite scolaire a été installé lundi 5 décembre 2011 par Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région Île-de-France chargée des lycées et des politiques éducatives, et Isabelle This Saint-Jean, vice-présidente en charge de l'Enseignement supérieur (AEF n°157750). Des chercheurs tels que Jean-Yves Rochex (Équipe ESCOL-CIRCEFT - Université Paris 8 Saint-Denis) (AEF n°138678), et Camille Peugny, sociologue à l'université Paris 8 et auteur du livre « Le déclassement », étaient présents. La création de cet Observatoire avait été annoncée en août 2010 (AEF n°136586).

« L'Observatoire organisera des conférences - débats pour approfondir certaines thématiques et dégager des pistes d'actions pour la mise en place des politiques publiques. Son travail sera éclairé par des études lancées parallèlement par la région dans le cadre d'un appel d'offre début 2012 », fait savoir la collectivité. « Ces travaux seront menés en lien avec l'Institut d'aménagement et d'urbanisme ».

INÉGALITÉS TERRITORIALES « CRIANTES »

L'Institut d'aménagement et d'urbanisme a présenté lundi 5 décembre 2011 des données relatives au décrochage des élèves expliquant que l'Île-de-France est « la région la plus marquée par les inégalités scolaires et l'un des territoires les plus frappés par le phénomène du décrochage. » « Selon ces données issues de la 'Géographie de l'école 2011', l'Île-de-France enregistre 8,3 % de sorties du système scolaire avant la fin du second cycle du secondaire, contre 2,4 % en Bretagne ou 3,8 % en Pays-de-Loire. Ce taux de sortie est supérieur d'un point à la moyenne nationale (7,5 %). » En outre, « les taux de réussite au bac et au brevet sont très inégaux selon les académies », fait remarquer la région Île-de-France. Si Paris et Versailles sont proches des moyennes nationales (85,7 % de réussite au bac à Paris, 84,8 % à Versailles), Créteil accuse un retard de quatre points pour la réussite au bac et de huit points pour le succès au brevet.

« Les inégalités territoriales sont criantes. Ainsi on recense 14,8 % de jeunes en difficulté de lecture en Seine-Saint-Denis, contre 6,6 % dans les Yvelines. Des inégalités de réussite grandement liées aux facteurs sociaux, et accentuées par les stratégies d'évitement des familles », poursuit la région.

« En Île-de-France les inégalités scolaires amplifient les inégalités sociales et territoriales. La réussite de toutes et de tous passe par la mixité sociale. Les deux objectifs sont liés et la région doit intervenir pour réguler les inégalités. Nous ne sommes pas dans l'idée que seuls les plus méritants doivent réussir. Nous voulons la réussite de tous les jeunes », a déclaré Henriette Zoughebi.