« Décrocher le bon lycée » Quand certains médias se font les relais d'une machinerie infernale
Communication d’Henriette Zoughebi , vice présidente du conseil régional chargée des lycées et des politiques éducatives.
Pour approfondir voici 3 références utiles LES EFFETS DE L’ASSOUPLISSEMENT DE LA CARTE SCOLAIRE DANS LA BANLIEUE PARISIENNE Rapport de la recherche réalisée pour la HALDE – Défenseur des Droits et la DEPP – Ministère de l’Éducation nationale Convention n° 2009-002 Janvier 2012 Marco Oberti Edmond Préteceille Clément Rivière http://osc.sciences-po.fr/recherche...
Rapport d’évaluation de l’assouplissement de la carte scolaire Julien Grenet École d’Économie de Paris et Cepremap Gabrielle Fack Universitat Pompeu Fabra et Cepremap Janvier 2012 http://www.parisschoolofeconomics.c...
La carte scolaire et son assouplissement. Politique de mixité sociale ou de ghettoïsation des établissements ? AuteurPierre Merle http://www.cairn.info/resume.php?ID...
LE COMMUNIQUE
Comme chaque année avec le printemps, le palmarès des lycées est de retour. Si les classements sont construits à partir de trois indicateurs publiés par le ministère : le taux de réussite au baccalauréat, le taux d'accès de Seconde et de Première au baccalauréat, la proportion de bacheliers parmi les sortants, force est de constater que seul le premier de ces indicateurs - le plus simple à manier - est relayé par certains médias. On abouti alors à une liste hiérarchisée des "meilleurs lycées" donnant sous forme de service aux consommateurs une vision caricaturale et dangereuse des établissements et plus généralement du système éducatif.
Ainsi peut-on s'interroger sur les objectifs visés par la publication des « 104 lycées avec 100% de réussite au bac ». Dès lors que n'est pas prise en compte la sélection des élèves à l'entrée du lycée ou au cours de la scolarité, on assiste à une formidable opération de communication visant à promouvoir les lycées privés d'une part, les lycées publics les plus prestigieux mais aussi les plus élitistes d'autre part.
Cela ne peut que nourrir la compétition entre les établissements et la concurrence entre les élèves pour intégrer les lycées les mieux « notés », véritable machine infernale dans un contexte de désectorisation qui développe l'entre soi et exacerbe les inégalités. Les lycéen-ne-s franciliens en sont les premières victimes dans une région où la densité urbaine permet aux effets de mise en concurrence des établissements de jouer à plein. Des lycées très demandés atteignent voire dépassent leurs capacités d'accueil, quand d'autres se vident et se ghettoïsent. Tous les lycées y perdent de la mixité sociale et scolaire. Dès ma prise de responsabilité au travers du rapport adopté en 2010 par l’Assemblée régionale « agir pour l’égalité et la réussite de tous les lycéen-ne-s » je dénonçais cette situation et faisait des propositions pour changer cette donne.
Car qui peut ignorer aujourd'hui que les élèves français figurent parmi les plus stressés, que les ségrégations scolaires génèrent de la sous réussite scolaire pour toutes et tous, que le système éducatif français creuse plus qu'ailleurs les inégalités sociales ?
Il est temps d'en finir avec cette conception élitiste de l'école, de promouvoir la mixité et le plaisir d'apprendre ensemble et de s'intéresser enfin à l'expérience de tous ceux et celles qui travaillent à la réussite de tous les élèves, avec l'objectif de mener la plus grande part possible de la seconde au baccalauréat, La région Ile de France est de celles la , qui en faisant de la question de l’éducation une de ses priorités entend contribuer à l’égalité et à la réussite de tous les jeunes francilien-ne-s
Henriette ZOUGHEBI
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