Voir l'intégralité de nos interventionns au cours des trois jours de débat sur le site du groupe http://www.frontdegauche-pcfguac-id...

Explication de vote

Au terme de ces trois jours de travaux intensifs, je voudrais dire quelques mots pour expliquer notre vote.

Nous avons abordé cette séance avec deux questions : le budget 2014 de la Région va-t-il ou non contribuer à améliorer la situation des Franciliennes et des Franciliens ? Va-t-il contribuer, ou non, à la réorientation nécessaire des politiques publiques ?

C’est parce que nous apportons des réponses positives à ces deux questions que nous allons voter ce budget.

Nous allons le voter avec détermination, sans rien ignorer des affrontements en cours et à venir pour sortir des politiques d’austérité mortifères mais, tout au contraire, parce que nous y trouvons des points d’appui pour engager des politiques alternatives.

J’ai la conviction que tout au long de ce budget, mon groupe a su faire vivre la démarche et le mandat qui étaient ceux de la liste que je conduisais en 2010 : jamais résignés devant les contraintes affichées, toujours exigeants sur les transformations à apporter.

À l’heure du vote, nous pensons que cette démarche à la fois combattive, constructive et rassembleuse a su porter ses fruits sur deux questions essentielles.

La première consiste en l’adoption, en début de séance, d’une interpellation commune du gouvernement qui exprime le besoin d’évolutions profondes de sa politique vis à vis des collectivités.

Cela n’allait pas de soi. La majorité régionale a fait le bon choix en restant fidèle à son mandat et au discours qu’elle avait su construire avant 2012. Elle a fait le bon choix en acceptant de se saisir du chantier annoncé de la remise à plat de la fiscalité pour organiser des Assises de la fiscalité locale.

En effet, sans les nécessaires mobilisations citoyennes — et j’ai moi-même proposé au plan national des États généraux de la justice fiscale — il n’y aura jamais de véritable refonte.

La seconde question réside dans la prise en compte de mesures emblématiques pour la réponse aux exigences sociales et environnementales.

Je pense ici au lancement de la tarification sociale dans les cantines pour des dizaines de milliers de jeunes ; au dézonage du pass Navigo pendant toutes les vacances scolaires ; à la création de 50 nouveaux emplois titulaires dans les services de la Région et dans les lycées.

Nous sommes convaincus que les débats et le travail réalisé entre les groupes de gauche ont permis de consolider des politiques régionales qui, contrairement aux choix nationaux, contribuent à conforter la dépense publique comme moteur essentiel d’une politique de sortie de crise.

Nous savons pourtant que tout cela est bien fragile. Nous sommes aujourd’hui confrontés à trois défis majeurs.

Le premier concerne l’urgence à dégager de nouvelles ressources publiques. Nous savons tous ici que la trajectoire d’asphyxie qu’impose la baisse des dotations et des ressources fiscales est intenable à court terme. La Région a le devoir de contribuer à une réforme fiscale juste qui devra s’attaquer de front à l’enjeu de la taxation du capital.

Le second concerne le nouveau modèle de développement à construire. Si nous nous réjouissons des préoccupations communes qui se sont exprimées lors des travaux du SDRIF ou des États généraux de la conversion écologique et sociale, nous sommes convaincus qu’il va falloir oser des ruptures plus franches avec les logiques de rentabilité financière, de marchandisation, de compétitivité et de mise en concurrence qui ignorent les exigences de coopération et de développement solidaire et écologique.

Le troisième concerne l’urgence démocratique. Les réorganisations institutionnelles en cours sont un contresens quand elles sont guidées par l’obsession de la diminution de la dépense publique. Elles le sont aussi quand elles se font dans la négation de la démocratie locale. Nous sommes des fervents défenseurs d’une métropole solidaire qui mette au cœur le droit à la ville pour tous. La perspective d’une métropole du Grand Paris telle qu’elle vient d’être adoptée va à l’encontre de cette exigence en niant les dynamiques territoriales en cours. Là aussi, la réorientation des choix en faveur d’une métropole, non seulement complémentaire de la Région, mais surtout coopérative, est une urgence.

Vous l’aurez compris, nous voterons le budget, décidés cependant à poursuivre sans délai la bataille pour répondre à ces trois urgences.