22 décembre 2013 . Le futur Grand Paris attise les convoitises politiques Claude Bartolone ne cache pas son intérêt pour la présidence de l'agglomération

agrandir la taille du texte diminuer la taille du texte imprimer cet article Classer cet article Définitivement votée par le Parlement, jeudi 19 décembre, la création de la métropole du Grand Paris aiguise les appétits. Claude Bartolone, le président PS de l'Assemblée, se verrait bien à la tête de cette collectivité. Et la socialiste Anne Hidalgo n'exclut pas de se mettre sur les rangs si elle est élue maire de la capitale en mars 2014.

Ces derniers mois, M. Bartolone a encouragé un petit groupe de sénateurs et députés PS à " coproduire " la métropole du Grand Paris avec le gouvernement, selon Carlos Da Silva, député (PS) de l'Essonne.

La loi de modernisation de l'action publique territoriale prévoit la création, au 1er janvier 2016, d'une métropole de 6,5 millions d'habitants de Paris, incluant Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis. " On a réussi le big bang, pavoise Alexis Bachelay, député (PS) des Hauts-de-Seine. Claude Bartolone nous a aidés dans le cheminement intellectuel. "

" Le Grand Paris est une chance pour la Seine-Saint-Denis, la Seine-Saint-Denis est une chance pour le Grand Paris ", confiait M. Bartolone, ancien patron de ce département, le 12 décembre. " Elle recèle une grande réserve de foncier pour construire et elle dispose de la force de la jeunesse de sa population ", faisait-il valoir au milieu de jeunes chefs d'entreprise de Seine-Saint Denis conviés à l'Assemblée.

Tandis que M. Bartolone vante le rôle-clé de son territoire, ses proches promeuvent le bien-fondé de sa candidature à la tête de la nouvelle entité : " Il a montré ses capacités à développer l'économie de son département. Il a toute la légitimité pour présider la métropole ", glisse un membre de son entourage.

Deux obstacles se dressent toutefois sur le chemin qui pourrait mener le président de l'Assemblée au Grand Paris. Pour briguer ce mandat, il lui faut être élu municipal afin de pouvoir siéger au conseil de la métropole qui élit le président en son sein. Ancien maire du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), M. Bartolone n'est, à ce jour, pas candidat déclaré aux municipales de 2014. D'autre part, sauf à démissionner de la présidence de l'Assemblée, il se heurterait aux critiques contre le cumul des mandats, dont les nouvelles règles, plus restrictives, entrent en application en 2017.

Relations Paris-banlieue

Mme Hidalgo n'a pas les mêmes contraintes de calendrier. " Elle n'a pas encore décidé de briguer ou non la présidence de la métropole, si elle est élue maire de Paris, affirme un proche. Mais l'époque est révolue où Paris devait minorer son rôle et ses ambitions vis-à-vis de ses voisins pour ne pas réveiller la crainte de son hégémonie. " Député (PS) de Paris, Jean-Marie le Guen ne voit guère " ce qui empêcherait un ou une élu(e) parisien(ne) " de prendre la tête de la métropole : " La création de la métropole abolit la notion de banlieue. Il y aura désormais un seul et même territoire qui s'appellera le Grand Paris. "

Mme Hidalgo pourrait toutefois choisir une autre stratégie. Pour ne pas se voir reprocher de vouloir imposer la suprématie de Paris sur la métropole, elle pourrait soutenir, en 2016, la candidature d'un maire qui aurait toute sa confiance. Daniel Guiraud, maire socialiste des Lilas (Seine-Saint-Denis), aurait le profil requis. Très proche de Mme Hidalgo, il l'est aussi de M. Bartolone. Sa candidature aurait l'avantage de convenir à l'une et à l'autre — quitte à reporter à 2020 le choc potentiel de leurs deux ambitions personnelles.

Béatrice Jérôme

© Le Monde

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