Monsieur le Président, Chers collègues, Mesdames, Messieurs,

En métropole, 21 Régions sur 22 sont désormais dirigées par la gauche

. En Ile de France, le score réalisé par la gauche réunie au second tour est sans appel. C’est bel et bien une claque pour la droite, pour le gouvernement qui avait pourtant mis tous les moyens possibles dans cette campagne ; campagne qu’il avait lancée dés le discours du Président de la République à Roissy le 26 juin 2007.

Ceux qui ont votés ont envoyé un message clair et nous ont donné une grande responsabilité : combattre les choix destructeurs de la droite et répondre à leurs attentes. Le succès a été au rendez-vous, il est incontestable et la satisfaction est grande au-delà de ceux qui ont votés. Mais sachons rester humbles, gardons toujours à l’esprit, sur ces bancs de la majorité, que nous représentons juste un quart des électeurs inscrits. Ayons l’ambition par les politiques publiques que nous mettrons en œuvre, par notre façon de faire de la politique, de donner, de redonner envie aux franciliennes et aux franciliens, aux jeunes, aux habitants des quartiers populaires de retrouver le chemin des urnes. Comme vous tous, nous avons mesuré sur le terrain dans la campagne électorale le niveau des souffrances et des attentes des Franciliens et des Franciliennes. L’ampleur de la crise, les drames vécus au quotidien sont criants et ne font que confirmer la dernière étude de l’Insee sur l’accroissement des inégalités. Dans cette situation, notre rapport aux luttes actuelles, individuellement et collectivement, est une question centrale. Je pense à celle des cheminots, celle des travailleurs et travailleuses sans papiers, celles de défense de l’hôpital public, de l’école publique, des services publics en général, et plus largement celles pour l’emploi, les salaires, les retraites. Certaines relèvent d’enjeux qui dépassent les compétences régionales mais nous portons une responsabilité en tant qu’élu-e-s pour être dans ces luttes, et en tant que collectivité pour les conforter et donner de l’espoir. Une responsabilité qui de ce point de vue interpelle sur le rôle de l’association des régions de France qui doit avoir un rôle nouveau et différent. Le message que nous avons entendu, et que nous sommes déterminés à faire entendre ici, c’est que dans cette Région si riche il n’est pas possible d’accepter autant de misère, et de difficultés de vie. Les Franciliens comptent sur nous pour construire une région solidaire, écologique, citoyenne. Nous essayerons de ne pas les décevoir ! Evidemment nous agirons dans une nouvelle majorité profondément modifiée, à la fois renforcée, mais avec des rapports de force très différents. Pour notre part, même si l’équilibre nous est moins favorable, nous continuerons à peser au sein de cette majorité, pour faire avancer nos propositions de façon constructive mais exigeante, tout en restant nous même. Nous ferons tout pour que les 18 élu(e)s de la liste « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes » trouvent toute leur place au sein d’un groupe commun dans lequel nous travaillerons avec détermination à la mise en œuvre du projet sur lequel nous avons été élus au service des Franciliennes et des Franciliens. Le groupe que j’ai l’honneur de présider porte une vision régionale en cohérence avec notre analyse de la société et du besoin de la transformer radicalement. Plus que jamais nous sommes confrontés à des logiques dominantes, celles du système capitaliste qui, ici et dans le monde, produisent les mêmes effets : les populations, les salariés, les territoires, ne sont vus qu’à l’aune de leur capacité à produire de la rentabilité pour ceux qui possèdent les grands organismes financiers et les moyens de production et d’échange. Lucides et partie prenante des débats qui traversent la gauche notre ambition est que la gauche, toute la gauche, combatte, résiste à ces logiques pour construire des réponses nouvelles aux niveaux des enjeux et des besoins sociaux, environnementaux et démocratiques. Que le premier débat de cette mandature porte sur ces questions au travers de l’affrontement sur le grand Paris est de bon augure…

Nous le dirons lors de l’examen du rapport, mais « nous sommes pleinement mobilisés pour tenir ce bras de fer avec le gouvernement…pour lui donner la dimension citoyenne qu’il doit atteindre, pour porter une vision plus novatrice du développement de la métropole et de la région… »

Nous sommes élus sur la base d’un projet pour l’Ile-de-France. Projet qui de notre point de vue place au bon niveau les réponses à apporter aux enjeux auxquels notre territoires, les populations sont confrontés. En lien avec le mouvement social nous essayerons de vous en convaincre durant tout le mandat !

Nous sommes élus pour être avec ceux qui résistent et se battent. Ils attendent que notre collectivité soit à leurs côtés et hausse elle-même le ton face aux logiques ultra libérales et destructrices.

C’est pourquoi nous agirons pour qu’ensemble, dans une région qui a déjà fait le choix d’être hors AGCS , nous refusions la mise en œuvre des règlements européens de mise en concurrence pour faire le choix du public dans les transports, dans la formation et dans l’environnement

C’est pourquoi nous agirons pour qu’ensemble, dans une région qui, via le SDRIF, s’est fixée l’ambition d’atteindre les 30 % de logements sociaux nous soutenions résolument les collectivités qui font le choix de s’inscrire avec nous dans cet objectif et de refuser toute aide, toute subvention régionale aux communes qui sont hors la loi et refusent de mettre en œuvre la loi SRU.

C’est pourquoi nous agirons pour qu’ensemble, dans une région qui a déjà fait le choix d’être fortement présente sur les questions de santé nous organisions des Assises régionales de la santé pour contribuer à l'élaboration d'un autre projet régional de santé conforme aux besoins de la population, à l'écoute des professionnels de la santé et du social comme des élus locaux. Forts de l’expérience du mandat précédent nous savons que notre détermination arrive à porter ses fruits dans une majorité, certes diverse, mais qui se respecte et s’écoute. Vous comprendrez qu’en ce début de mandat, la place occupée par la gratuité des transports pour les jeunes en insertion et la construction d’une zone tarifaire unique nous comble de joie après tant d’années ou notre isolement dans cet hémicycle aurait pu nous désespérer…même si nous ne sous estimons pas l’ampleur des débats entre nous pour faire financer cette mesure par la recherche de ressources nouvelles qui épargnent les usagers, tous les usagers déjà maltraités par le gouvernement… Mais comme l’écrit le grand poète républicain espagnol Antonio Machado : « Il n’y a pas de chemin, Le chemin se fait en marchant». Monsieur le Président, notre volonté c’est de faire ce chemin pas à pas. Et ce chemin, pour qu’il soit une réussite, il faut le paver. .. de bonnes intentions... évidemment mais surtout d’actes attendus en urgence par nos concitoyens. Je vous remercie.