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Le vendredi 3 décembre a été un triste jour pour la Région Ile-de-France. Claire VILLIERS s’est éteinte à 59 ans, après des années de lutte contre le cancer, elle dont le courage faisait notre admiration. La tristesse que j’ai éprouvée en apprenant cette terrible nouvelle c’est que nous avons tous perdu une amie très chère. Il fallait que nous tous, les élus régionaux, lui rendions hommage.

Claire fut un exemple permanent de générosité, de simplicité et de respect de l’autre. Militante inlassable de la lutte contre toutes les discriminations, elle a su montrer dans ses combats, aussi bien associatifs, syndicaux que politiques, une humanité exceptionnelle. Elle a incarné, jusqu’au dernier jour, dans toutes ses luttes, y compris contre la maladie, le mot résister. Mot, comme le souligne avec beaucoup de justesse Lucie Aubrac, qui « doit toujours se conjuguer au présent ». Aux avant postes de tous les mouvements, militante à la JOC, syndicaliste à l’ANPE, co-fondatrice d’ « AC ! Agir ensemble contre le chômage », Claire a été la « voix des précaires ». Voix qui a marqué l’histoire du mouvement social. Voix qui refusa toute sa vie d’abdiquer devant la fatalité et les injustices du monde. Avec passion, avec tranquillité aussi qui étonnait chez une telle femme.

Claire s’est ensuite engagé corps et âme en politique en se présentant aux élections régionales en Ile-de-France, tête de liste de la Gauche Alternative et Citoyenne. Elue dans les Hauts de Seine, elle fut Vice-Présidente du Conseil régional en charge de la Démocratie Régionale de 2004 à 2010. Elle fut une élue exceptionnelle. Usant de tout son talent pour imaginer de nouvelles passerelles avec le mouvement social. Pendant la durée de son mandat, elle permit de grandes avancées. La Région, grâce à elle, fut plus démocratique, plus participative, plus ouverte sur la monde. Le soutien qu’elle apporta aux associations de jeunes, de femmes, de luttes pour les droits était pour elle l’expression vivante de ce que devait être la démocratie régionale.

Au cœur des engagements de Claire, il y avait cette recherche permanente d’exigence. Sur chaque dossier, sur chaque question, Claire souhaitait aller au fond des choses pour mieux comprendre la réalité « vécue » et les contraintes qui pouvaient rendre les solutions difficiles. Cette exigence dans le travail, cette sorte de pragmatisme dans la lutte chez une militante aussi engagée, Claire la revendiquait aussi dans sa vie. C’est certainement au nom de celle-ci, qu’elle a souhaité, malgré la maladie, poursuivre ses combats et son investissement au sein de la Région.

Elle est ainsi restée jusqu’au dernier jour un exemple de courage. Je mesure à quel point sa perte est immense. Je veux en votre nom à tous lui rendre hommage et exprimer toutes nos condoléances à sa famille, tout particulièrement à son fils ainsi qu’à ses proches dont nous partageons l’infinie tristesse. Lorsque ta vie s’est arrêtée, Claire, ta bataille, elle, ne s’est pas arrêtée. Les uns et les autres, chacun comme il peut nous essayons de poursuivre ton combat en nous souvenant de tes yeux clairs, de ton sourire d’enfant et de ton énergie