L’Atelier international du Grand Paris et l’Union régionale des Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement d’Île-de-France -URCAUE- invitent les élus et professionnels de l’aménagement urbain à débattre sur l’avenir de la métropole francilienne. Les Conversations métropolitaines ouvrent un cycle de six soirées-débat qui se tiendront en 2011-2012 sur les thématiques Intensité urbaine et Espaces ouverts.

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Pierre Mansat élu président de l'Atelier International du Grand Paris

Plus de deux ans auront été nécessaires pour donner à l'AIGP une dimension nouvelle : désormais porté autant par les élus de la région que par l'Etat - donc fortement légitime - , il voit rentrer dans son conseil scientifique les deux grandes agences d'urbanisme françaises, l'IAU et l'Apur. "Son rôle est à inventer", déclarait Pierre Mansat, maire adjoint de la Ville de Paris, avant son élection, hier mardi 7 juin par le conseil d'administration. De fait, l'élu, qui fut un des maîtres d'oeuvre de la construction du syndicat Paris Métropole, va engager la mise en place d'un vrai laboratoire d'idées. Une consultation va être lancée pour confier des missions de cinq ans aux équipes pluridisciplinaires d'architectes. Pierre Mansat succède à Emmanuel Raoul, secrétaire permanent du Plan Urbanisme Construction et Architecture (PUCA) au Ministère de l’Ecologie, du développement durable, des transports et du logement. Le nouveau conseil d’administration et la nouvelle assemblée générale du GIP (groupement d’intérêt public) Atelier international du Grand Paris se sont réunis pour la première fois ce mardi 7 juin dans les locaux de l’Atelier au Palais de Tokyo. Cette installation fait suite aux délibérations successives des collectivités parties prenantes du GIP sur ses nouveaux statuts.

La dimension juridique n'aura pas été le plus simple des problèmes dans la mise en place d'un outil collectif - unique en Europe - d'invention de l'avenir de la région capitale. Comment poursuivre l'élan initié par la consultation Grand Pari(s) sans contrevenir aux règles des marchés publics ? Le conseil d'Etat, interrogé, a préconisé l'ouverture d'une consultation pour confier des missions de cinq ans qui prolongent les premières pistes de réflexion esquissées par les dix équipes d'architectes retenues voici deux ans.

La consultation pourrait être l'occasion de voir entrer dans le jeu de nouveaux noms : le ministère de la Culture verrait d'un bon oeil les apports d'un Dominique Perrault, d'un Rem Koolhaas, d'un Bernard Reichen. Cependant, Maurice Leroy, ministre de la Ville chargé du Grand Paris, n'entend pas se laisser dépouiller de ses prérogatives. Il l'a réaffirmé lors de la réunion, le 7 juin, du comité de pilotage du Grand Paris qu'il a mis en place. Si la place de la culture dans la réflexion générale est bien réaffirmée du côté de l'Etat, le ministre, représenté par Anne-José Arlot, ne devrait pas avoir son mot à dire sur les questions de transport aérien ou fluvial, de gestion des eaux, de mixité sociale, ou d'enseignement supérieur.

"Peser dans les décisions politiques qui feront la métropole"

De plus, désormais géré à parité par les collectivités locales avec l'Etat, l'Atelier peut devenir, selon son président, un lieu d'invention. "L’Atelier du Grand Paris ne doit pas se limiter à un simple rôle consultatif, mais aussi peser dans les décisions politiques qui feront la métropole de demain, analyse Pierre Mansat. Il doit aussi contribuer à donner à voir le Grand Paris, à façonner la représentation de la métropole." L'arrivée à la tête de l'Atelier de l'élu qui a su, depuis un mandat électoral et demi rassembler des intérêts souvent divergents, entre Paris et les villes de petite couronne, entre élus de tous bords politiques, entre Etat et élus, cette arrivée est appréciée, dans le contexte de fonctionnement défini par les nouveaux statuts.

Les missions, et les actions de l'Atelier nouvelle manière vont se redéployer, chacun en est convaincu. "Ce ne sera pas le lieu où l'on dessinera les projets qui vont s'exécuter, commente Antoine Grumbach, une des rares équipes du Grand Paris représentée après le conseil d'administration d'hier 7 juin. Son rôle ne peut pas être prescriptif. Il n'est pas là pour décerner des labels. Il y aura de la place pour de nombreux architectes dans les projets qui se développeront. L'Atelier peut être un lieu d'exploration, de production d'idées nouvelles : comment habiter, se déplacer, introduire la culture à grande échelle..."