Un entretien avec Jean-Paul Huchon dans le Parisien du 21 mai
« Mon projet : une assemblée unique régionale »
Jean-Paul Huchon, président (PS) du conseil régional
Propos recueillis par FRÉDÉRIC CHOULET | 21 mai 2014, 07h00
« Mon projet : une assemblée unique régionale »
Jean-Paul Huchon, président (PS) du conseil régional
Propos recueillis par FRÉDÉRIC CHOULET | 21 mai 2014, 07h00
À l'heure du grand chantier de la réforme territoriale annoncée par Manuel Valls et François Hollande <http://actualites.leparisien.fr/francois+hollande.html> , le président <http://actualites.leparisien.fr/president.html> socialiste <http://actualites.leparisien.fr/socialiste.html> de la région, Jean-Paul Huchon, entend bien être force de proposition. Il rencontre le Premier ministre demain à ce sujet et nous livre en avant-première son projet pour l'Ile-de-France.
Vous rencontrez depuis quelques jours les présidents de conseils généraux. Pour quelle raison ? Pour leur parler de mon projet de réforme territoriale. La simplification voulue par le président et le Premier ministre est indispensable. Cela fait trop longtemps que cette réforme est différée. Mon projet est de créer une nouvelle collectivité : une assemblée unique qui regrouperait la région et l'ensemble des départements. Région et départements ne doivent plus être des structures concurrentes mais avoir un but commun : l'amélioration du service rendu aux habitants. Si les conseils généraux disparaissent, cela ne veut pas dire que ce qu'ils font disparaît. La gestion des collèges, la réfection des routes, l'action sociale... Ces trois fonctions importantes pour les citoyens, il faut qu'elles soient définies à l'échelon de la région et exercées au plus près des habitants.
Au sein de l'opposition UMP, on accuse le PS d'avoir supprimé le projet des conseillers territoriaux pour recréer l'équivalent... Les conseillers territoriaux voulus par Sarkozy réduisaient l'action régionale aux cantons. Ce n'est pas ce que je veux. Dans cette nouvelle assemblée, il faut des conseillers régionaux avec une vision stratégique sur l'ensemble du territoire francilien mais aussi des élus qui ont l'expérience de la proximité, une capacité d'action sur le terrain. Il faut faire plus de place aux élus départementaux au sein de cette assemblée. Ces derniers pourraient travailler au sein de commissions départementales ou de conseils d'action départementale.
Cela veut-il dire que les listes devront être composées de représentants des départements. Y aura-t-il plus d'élus ? Il est trop tôt pour évoquer ce sujet, ce qui importe c'est l'intérêt de la réforme. Quant au nombre d'élus, il pourrait en effet être renforcé mais cela se limiterait à quelques dizaines de plus à peine.
Qu'en sera-t-il des agents des conseils généraux ? Nous avons une expérience dans ce domaine. Dix mille agents TOS (techniciens, ouvriers et de service) ont été intégrés au sein du personnel régional, nous faisant passer de 2 000 à 12 000 agents. Et ce que j'en retiens est que le dialogue est essentiel. Là le nombre de personnes concerné sera bien plus important (7 000 pour le seul Val-de-Marne par exemple). Mais la région sera en capacité d'intégrer ces nouveaux arrivants.
Comment sera financée cette nouvelle assemblée ? Elle devra être dotée des financements correspondant aux compétences exercées aujourd'hui par les départements. La région a un budget de 5 Mds€ aujourd'hui, le budget de la future collectivité devrait avoisiner les 15 Mds€.
Et la place de la métropole de Paris dans tout ça ? La métropole a toute sa place. Il s'agit d'aller au bout de la réforme portée par le gouvernement. Nous allons travailler avec elle, comme nous le faisons avec d'autres intercommunalités comme Cergy-Pontoise ou Saint-Quentin-en-Yvelines.
Quels délais vous êtes-vous donné pour faire aboutir votre projet ? Les attentes des Franciliens sont fortes, il faut une réponse rapide. Mais il faut un peu de temps pour convaincre, gagner la confiance des départements et défendre la réforme. L'idéal serait de repousser les régionales en 2016. Le projet de loi devrait être examiné dès cet été. On est prêts.
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