Monsieur le Président, Madame la vice-présidente, Cher-e-s collègues, Nous avons abordé cette séance avec un objectif : que la Région sache marquer son attachement, son engagement à construire des politiques publiques renforcées au service des Franciliens. Notre attitude a été combative, constructive, rassembleuse. Nous avons cherché à convaincre la majorité de la nécessité d’une intervention régionale renforcée. Cela n’allait pas de soi. Nous sommes, vous le savez, extrêmement inquiets des orientations budgétaires européennes et nationales qui font de l’austérité en matière de dépenses publiques l’alpha et l’oméga. Les promoteurs de ces politiques d’austérité ne cessent d’inviter les collectivités territoriales à s’engager dans cette voie régressive, contraire à tous les besoins qui s’expriment avec force dans notre région et qui se sont exprimés dans nos débats. Nous pensons à l’inverse qu’aucune politique de sortie de crise durable ne sera possible sans un renforcement quantitatif et un renouvellement qualitatif de l’intervention et des politiques publiques. Nous avons évidemment conscience que l’absence d’autonomie fiscale, le gel des dotations, la non-compensation maintenue de la décentralisation pèsent sur nos recettes, et encadrent de manière négative nos choix régionaux. Mais nous apprécions aussi que la séance qui s’achève aura été une séance utile, notamment pour résister à toutes les demandes de la droite de réduire encore la voilure dans tous les domaines. Utile, car la majorité a su entendre notre appel à utiliser davantage le levier de l’emprunt, qui peut être utile. 42 millions de crédits supplémentaires ont ainsi été inscrits pendant ces trois jours, qui portent le niveau du budget 2013 au-delà du budget exécuté 2012, tant en investissement qu’en fonctionnement. Utile, pour mieux affirmer, grâce à ces amendements, nos priorités : l’emploi, la formation, le transport, l’investissement. Un cap a été franchi. Je prendrai pour exemple les 14 millions d’euros supplémentaires pour la formation professionnelle et l’emploi, les 3,5 millions pour les lycées, les 4,3 millions d’euros pour le logement, les 4 millions d’euros pour la culture et le million supplémentaire pour le sport. Nous pensons avoir contribué utilement à cette évolution, avec notre place originale dans la majorité. Je pense ici aux 15 embauches supplémentaires décidées à notre initiative, à nos amendements en faveur de l’emploi scientifique, de la formation des sportifs, des aides pour les lycéens des filières technologiques et professionnelles, ou pour mettre en œuvre nos propositions en faveur de l’égalité femmes-hommes dans tous les secteurs. Ainsi, alors que tout est fait pour nous faire renoncer à toute ambition, notre séance aura été utile pour que la Région prenne ses responsabilités en maintenant son investissement et son intervention publique. C’est pourquoi, après nous être abstenus sur les recettes, nous voterons le budget. Mais je veux toutefois insister sur les batailles qui nous attendent, notamment avec les défis de la situation économique actuelle et ceux de l’orientation gouvernementale actuelle, mais aussi ceux du futur acte III de la décentralisation. En adoptant un article supplémentaire demandant des ressources nouvelles pour les collectivités, la fin du gel des dotations de l’État, la nécessité d’une grande réforme fiscale qui leur donne des ressources pérennes, qui demande à l’État la compensation de la décentralisation, c’est un acte politique fort qui a été fait par la majorité et nous en sommes satisfaits. Nous avons la conviction que c’est un acte utile à toute la gauche, en Île-de-France et dans tous le pays. Nous souhaitons que beaucoup d’autres collectivités reprennent cet appel à leur compte. C’est pour nous un signal de combat pour les mois et l’année qui viennent. Nous ne pouvons accepter de resserrer sur nous l’étau de l’austérité, encore moins de la part d’un gouvernement et d’une majorité parlementaire de gauche. Les collectivités doivent jouer un rôle majeur pour la relance de l’activité économique : mais cela nécessite une réorientation urgente des choix politiques gouvernementaux. 2013 sera, de ce point de vue, une année décisive. J’invite tous nos collègues de la majorité à tirer les conclusions de ce que nous avons décidé ensemble : interpeller le gouvernement sur l’avenir des marges budgétaires de nos régions sur le respect des engagements pris pour le Grand Paris Express ; interpeller les parlementaires sur le vote de l’augmentation du versement transport. Au fond, de quoi avons-nous parlé durant ces trois jours ? Des besoins qui grandissent en tous domaines. Emploi et formation, lycées, logement, santé, transition écologique, transports. À chacun d’ici d’être conséquents : le vote du budget nous engage à de nouvelles batailles pour obtenir de nouveaux moyens.